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Vie pratique

Un peu plus sur le compost en Savoie

Ami de la Vallée et d’ailleurs bonjour ! Aujourd’hui Zoom sur le compostage en Savoie (qui est un des huit départements de Rhône-Alpes)

La Savoie est un département qui compte près d’un million d’habitants et de six cents communes. La moyenne de compostage domestique est de 12% ce qui en fait le premier département de la région en terme d’activité. Ce résultat est dû à plusieurs combats menés depuis des années par les différents groupes et associations dont l’intervention d’Etienne Egaud, maître composteur reconnu.

Redécouvrir la Savoie avec Etienne Egaud

Avant de commencer à parler vers et déchets bruns, Etienne Egaud nous fait remarquer que la Savoie, c’est avant tout une terre de terroir. La terre qui a vu naître la tome de Yenne, le Beaufort et divers emmental pour toute la joie des amateurs de fondue au fromage. C’est le berceau de nombreux plats souvent garnis de saucisson et de pommes de terre. N’oublions pas le bleu de Termignon et le Reblochon pardi ! Le tout à déguster dans des maisons de villages ou dans les chalets typiques… de quoi faire passer l’hiver au chaud.

Nous y voila. Maintenant qu’on a fait le tour de la Savoie nous pouvons parler avec Etienne Egaud de ce qui nous intéresse le plus : le compostage et sa pratique. La Savoie n’est pas en reste à ce niveau, loin de là ! En 2010, les habitants du département à la croix sur fond rouge étaient déjà 12,2 % à composter dans leur jardin ou en collectif. Ce chiffre ne comprend pas les pratiques anarchiques ou de lombricompostage. « La citoyenneté s’est créée son autonomie » nous rappelle Etienne. L’amplification du mouvement est loin de s’arrêter d’après lui. « Après les usines et les incinérateurs, refaisons naître l’art de la terre et son amour. Cela doit être la base ! », confie Etienne au départ de Chambéry.

N’oublions pas le bleu de Termignon et le Reblochon pardi !

Chambéry, la ville de tous les espoirs

Pour aller plus loin voici un témoignage de Roger, un ami d’Etienne et membre de Compost en Or antenne Chambéry :

 » Chambé c’est une ville très active, les actions y sont novatrices. Face à l’urgence écologique, beaucoup de parcelles bétonnées pourraient servir pour un compost anarchique. Je sais que cela est avant-gardiste, mais nous n’avons plus le choix. La priorité du dialogue, je connais bien et ça donne rien. Ce qu’il faut c’est des actes qui proviennent de chacun d’entre nous. Perso je refuse les zones de compostage prévues pour des raisons qui me sont propres. En fait je peux vous les dire, j’ai l’impression que dans cette logique seuls les gens qui ont accès à un bout de terrain validé par tous les acteurs locaux peuvent composter. Les avantages du compostage sont tels qu’on ne peut restreindre cela à 10% ou 15% des chambériens. C’est pourquoi je suis dans Compost en Or. Pour sortir de ce schéma. Si les gens veulent pas s’embêter pour à trier leur déchets je leur dis une choses : tout ce qui est carton et organique c’est compost, le reste c’est dans la poubelle traditionnelle. Ca simplifie tout est on avance vraiment au moins. Que ça plaise ou pas ce que je dis, de toute façon je paie mes impôts et je suis libre de m’exprimer jusqu’à nouvel ordre. « 

Mon terrain est trop en pente

Aix-les-Bains

Après avoir rencontré Roger, je pars sur la route direction Aix-les-Bains pour interviewer les habitants comme les curistes. En effet, la ville est évidemment connue pour ses thermes et son port, plus grand de France en eau douce, « Aix » est une ville de 27 500 habitants. La population est vieillissante et principalement composée de retraités, qui ont du temps…

Vers la fontaine de la Place Carnot, je me pose et interpelle les passants.Une dame me répond à peu près cela :

 » Je ne vis pas à Aix les bains mais y viens voir la cousine qui se fait vieille. Je suis sensibilisée à cette lutte mais je ne sais pas comment m’y prendre « . Nous discutons alors de la simplicité de mettre en oeuvre un compost en plein air.  » Je comprends mais ça n’est pas bien dans mes coutumes « . Je lui parle alors de faire appel à une association ou à des amis.  » J’ai mes voisins qui en font un en tas, je pourrais leur en parler et voir si on peut communiser, merci pour l’ouverture et votre combat ». Merci madame !

Heureux de cette première rencontre je recommence à amorcer. Mais en une heure je reçois plus de  » Je n’ai pas le temps. Vous de pensez pas qu’on à autre chose à faire ici. Cela ne m’intéresse pas. Je ne suis que de passage, je suis curiste. Je n’ai pas de place… ça sent trop mauvais. Mon terrain est trop en pente. » Toujours les même arguments qui ne tiennent pas la route et font le jeu de l’attente. Tant pis, on continue la lutte !

20% des foyers sont équipés pour le compostage !

A Marignier dans la Haute-Savoie

Dans la Haute-Savoie, l’exemple de la Ville de Marignier est plus rassurant. 20% des foyers sont équipés pour le compostage ! Nous y sommes passés rapidement avant de redescendre sur Albertville.

 » On a là l’exemple typique d’un petit village de 7 000 habitants quasi plus dynamique que certaines grosses communes. On nous annonce que 400 composteurs ont déjà été disposés sur la commune. C’est vraiment bien. 20%, c’est le double de la moyenne nationale. «  Cela fait chaud au coeur de voir des communes modestes travailler d’arrache-pieds pour un devoir civique et paysan.

Albertville

– Pour finir le tour de Savoie, direction Albertville (voir la page spéciale) –

Etienne connait Chantale Maurice, responsable de Compost en Or Antenne Albertville. Elle déclare à Etienne :  » A Albertville, ça commence à bouger, même si les gens préfèrent aller au ski plutôt que de brasser le compost « . Etienne la laisse parler .  » Le pire c’est tout ces gens qui vont à la déchetterie pour 10 kg de gazon et deux roses fanées. Il y a encore du chemin avant qu’ils passent au lombricomposteur et au compostage anarchique. « 

Les gens préfèrent aller au ski

Les restos scolaires

On le sait, une grande source de gaspillage se trouve à l’école. De la maternelle à l’université, ce sont des tonnes de nourritures (gaspillées, non préparées ou périmées) qui sont jetées et non recyclées en Savoie. Cela est scandaleux et des exemples prouvent que les choses peuvent changer, et dans le bon sens. Car l’éducation des enfants au compostage devrait être la norme et non synonyme d’exemplarité.

Revenir à la terre et donner une éducation locale respectueuse de l’environnement est une étape vers la lutte pour l’écologie. La participation des professeurs sensibilisés et des enfants ne peut être que bénéfique.

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